Le marché français du self-stockage en 2025

Le self-stockage français confirme sa mue : longtemps considéré comme un service marginal, réservé aux particuliers en période de déménagement, il s’impose désormais comme un acteur à part entière de la logistique urbaine et de la mobilité résidentielle.
À l’occasion de la Conférence 2025 de la Chambre Interprofessionnelle du Self-Stockage (CISS), la plateforme Location-gardemeuble.fr a dévoilé une étude nationale très attendue : 496 179 box sont désormais recensés sur le territoire, répartis dans 2 129 centres.

Cette photographie précise du marché révèle une croissance continue, une professionnalisation accrue des opérateurs et une digitalisation accélérée des services, autant de signes d’un secteur qui a atteint sa maturité.

Un marché en expansion continue

Avec près d’un demi-million de box et une densité moyenne de sept box pour 1 000 habitants, la France consolide sa place de second marché européen derrière le Royaume-Uni. L’étude montre une offre mieux équilibrée entre grands réseaux nationaux et acteurs indépendants, signe d’un écosystème désormais structuré.

Le self-stockage répond à des transformations profondes : réduction des surfaces habitables, mobilité professionnelle, hausse du télétravail, mais aussi explosion du e-commerce et des activités artisanales. Autant de tendances qui stimulent la demande pour des espaces flexibles, sécurisés et accessibles.

« Le self-stockage est devenu un outil de liberté », résume un expert du secteur. « Il accompagne la nouvelle économie de la flexibilité, aussi bien pour les particuliers que pour les entreprises. »

Des disparités régionales marquées

La densité nationale moyenne — 7 box pour 1 000 habitants — masque de fortes disparités.
Le Sud et l’Ouest dominent le classement :

  • Occitanie (9,5 box pour 1 000 hab.)
  • Nouvelle-Aquitaine (9,1)
  • Pays de la Loire (9,0)

Ces régions cumulent croissance démographique, tissu économique diversifié et habitat individuel, facteurs favorables au développement du self-stockage.

L’Île-de-France (8,9) et PACA (8,8) affichent également une forte densité, mais pour d’autres raisons : manque d’espace personnel et forte concentration urbaine.
À l’inverse, le Grand Est, la Bourgogne-Franche-Comté et les Hauts-de-France restent en retrait, autour de 5 box pour 1 000 habitants, faute d’offre suffisante.

Au niveau départemental, la Haute-Garonne, la Gironde et Paris concentrent chacune plus de 17 000 box, tandis que les départements ruraux ou montagneux (comme la Lozère ou la Haute-Marne) restent peu équipés.

Cette géographie du self-stockage reflète le dynamisme économique local : les métropoles et leurs périphéries captent l’essentiel de la demande, laissant entrevoir un potentiel de croissance dans les zones sous-dotées.

Typologie des centres et structures dominantes

Le parc français compte 2 129 centres de self-stockage, répartis selon différents modèles :

Type de centreNombre de centres
Bâtiment à parois métalliques1 088
Conteneurs639
Bâtiment à parois en bois236
Box type garage123
Autre43

Les bâtiments à parois métalliques constituent la structure dominante et la plus conforme aux normes européennes. Ils regroupent 70 % des 497 750 box recensés, soit près de 346 000 unités.

Les conteneurs représentent environ 115 000 box, mais tous ne répondent pas aux exigences de sécurité ou de conformité de la norme Européenne du Self-Stockage. Cette distinction est cruciale : seuls les centres répondant aux standards européens peuvent être considérés comme des opérateurs de self-stockage professionnels.

Concentration du marché et acteurs majeurs

Le marché français reste concurrentiel mais concentré. Dix enseignes se partagent la majorité des surfaces : Homebox, Shurgard, Une Pièce en Plus, Annexx, Locabox, Locakase, À Chacun son Box, Stocker Seul, Lockall et Okbox.

Ensemble, elles totalisent 226 300 box, soit près de 65,5 % des box métalliques.
Autrement dit, deux tiers du parc professionnel sont exploités par ces grands réseaux, tandis que 34,5 % restent aux mains d’acteurs régionaux ou indépendants.

Comparé aux États-Unis, cette concentration demeure modérée. Outre-Atlantique, les cinq plus grands groupes cotés possèdent déjà près de 38 % de la surface totale, et les 100 principaux opérateurs contrôlent 65 % du marché.

La France conserve donc une diversité d’acteurs qui stimule l’innovation et l’adaptation locale.

Taille moyenne des centres : entre indépendance et industrialisation

L’étude révèle une polarisation du marché entre petits centres indépendants et grands sites à forte capacité :

Taille du centreNombre de centres
Moins de 50 box226
51 à 99 box448
100 à 199 box622
200 à 299 box282
Plus de 300 box586

Les centres de taille moyenne (100 à 199 box) dominent le paysage, mais la part des grands sites de plus de 300 box progresse rapidement, portée par les réseaux nationaux. Les petits centres (moins de 100 box) restent nombreux, gérés localement et ancrés dans les territoires.

Cette dualité illustre le dynamisme d’un marché où les grandes enseignes structurent l’offre tandis que les indépendants préservent la proximité et la flexibilité locale.

Une digitalisation en pleine accélération

La transformation numérique constitue le moteur principal du développement récent.
Près de 40 % des centres publient désormais leurs tarifs en ligne, une avancée majeure pour la transparence tarifaire et la comparaison des offres.
De plus, 12 % permettent déjà la réservation en ligne, un taux en forte hausse qui traduit l’adaptation rapide des opérateurs aux nouvelles habitudes de consommation.

L’intégration des outils digitaux, gestion à distance, accès mobile, paiement automatisé, simplifie l’expérience client tout en renforçant la rentabilité opérationnelle.
Pour les jeunes générations d’usagers et les professionnels connectés, cette dimension technologique devient un critère de choix essentiel.

Un avenir prometteur pour un marché arrivé à maturité

Avec une densité douze fois inférieure à celle des États-Unis, le potentiel de croissance reste considérable. Les zones rurales et les régions du Nord-Est offrent encore de vastes marges de développement.

Mais la clé de la réussite résidera dans la professionnalisation continue du secteur, le respect des normes européennes, et la poursuite de la digitalisation.
Les opérateurs devront concilier croissance rapide, exigence de qualité et développement durable, dans un contexte où la mobilité résidentielle et professionnelle ne cesse d’augmenter.

En 2025, le self-stockage n’est plus un service d’appoint : c’est une infrastructure du quotidien, un prolongement du logement et du bureau.
Et avec près de 500 000 box disponibles, la France s’impose comme un acteur majeur du self-stockage européen, à la croisée de l’immobilier, de la logistique et du numérique.

Self-Stockage.info